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24-06-2020, 10:40 | Nouvelles
L'Essentiel-int publie l'entretien avec Rahman Mustafayev, ambassadeur d'Azerbaïdjan en France

Le site français Essentiel-int publie l'entretien avec Rahman Mustafayev, ambassadeur d'Azerbaïdjan en France.

L'AZERTAC présente le texte intégral de l'article.

L’ambassadeur d’Azerbaïdjan en France, Rahman Mustafayev, œuvre, comme tout bon diplomate, à protéger les intérêts de l’Azerbaïdjan et de ses ressortissants. Mais ce féru d’histoire aspire également à replacer son pays dans un contexte historique et géopolitique plus large.

-Monsieur l’Ambassadeur, l’histoire de l’Azerbaïdjan est méconnue en France. Votre ouvrage cherche à remédier à ce fait. Votre pays y apparaît comme précurseur en termes de démocratie. Quels faits témoignent du caractère démocratique de cette République ?

Vous avez raison, les connaissances des Français sur l’Azerbaïdjan sont indigentes, pour ne rien dire de notre Ire République, en dépit du fait que ce soit à Paris même, le 10 janvier 1920, qu’elle fut reconnue de facto par les puissances alliées, et que ce soit en France que sa délégation diplomatique se démena sans compter à la Conférence de la paix de Paris, sans oublier que c’est à l’orée de Paris, à Saint-Cloud, que fut inhumé A.M. Toptchibachev, le chef du Parlement de notre Ire République et chef de notre délégation diplomatique à Paris.

Cette République a eu une courte existence, du 28 mai 1918 jusqu’à l’occupation du pays par l’Armée rouge le 28 avril 1920. Néanmoins, malgré sa brève durée de vie ― 23 mois au total ―, elle a exercé une influence considérable sur la formation de l’idéologie de l’État azerbaïdjanais indépendant. L’Azerbaïdjan est alors devenu la Ire République parlementaire laïque de l’Orient musulman. Sa politique intérieure et extérieure s’est inspirée des principes progressistes du début du XXe siècle, ceux de liberté, d’humanisme et d’égalité de tous devant la loi.

La composition du premier Parlement de la République, qui s’est ouvert le 7 décembre 1918, reflétait la maturité politique de ses dirigeants. Conformément à la loi du 20 novembre 1918 sur la création du Parlement azerbaïdjanais, celui-ci comprenait onze groupes, qui représentaient non seulement tous les partis politiques agissant dans le pays, mais aussi les principales minorités ethniques peuplant le territoire de l’Azerbaïdjan : le groupe parlementaire de la société russe, deux groupes arméniens, ainsi que le groupe unifié des minorités nationales, qui rassemblait les députés des communautés juive, allemande, géorgienne, polonaise et ukrainienne. Les cinq cabinets de la République furent des gouvernements de coalition ; de plus, le président du Parlement et le premier chef du gouvernement n’appartenaient à aucun parti. Autant de faits qui témoignent du caractère profondément démocratique du régime politique du pays.

Vous soulignez dans votre monographie que l’un des acquis historiques de la Ire République aura été l’octroi aux femmes de leurs droits électoraux, bien avant que ne le fasse la France, en 1944. Quelles en sont les raisons ?

C’est l’exacte réalité, et ce ne fut pas un évènement dû au hasard. Les dirigeants du mouvement national azerbaïdjanais, aussitôt après la révolution de février 1917 en Russie, ont placé cette question au cœur de leur programme démocratique. Lors du 1er Congrès musulman pan-caucasien, qui s’est tenu du 15 au 20 avril 1917 à Bakou, une résolution sur la question des femmes, qui affirmait la nécessité de « mettre les Azerbaïdjanaises à égalité avec les hommes pour les droits politiques et civiques », était adoptée, à l’initiative de l’un des chefs du mouvement démocratique azerbaïdjanais M.E. Resulzade. Deux femmes azerbaïdjanaises ont participé aux travaux de ce congrès. Ainsi, pour la première fois dans l’Empire russe, une femme musulmane est intervenue publiquement sur la scène politique.

Après la proclamation de la République, le principe de l’égalité des sexes a été introduit le 21 juillet 1919 dans le Règlement des élections à l’Assemblée nationale de la République, qui consacrait les mêmes droits électoraux pour tous les citoyens du pays à partir de l’âge de 20 ans sans distinction de sexe, de langue ou d’origine ethnique.

Remarquons qu’alors le principe de l’égalité des genres dans le système électoral ne s’appliquait que dans quelques-uns des pays européens les plus évolués, sans parler à plus forte raison des pays musulmans. L’un des pays les plus avancés de cette époque ― la Grande-Bretagne ― n’a légalisé la participation des femmes (et encore, seulement les plus de 30 ans) aux élections que le 14 décembre 1918, soit seulement sept mois avant la Ire République d’Azerbaïdjan.

L’Azerbaïdjan fut la première République parlementaire laïque de l’Orient musulman, en 1918. Comment l’instauration d’une République laïque dans une société musulmane traditionnelle a-t-elle été possible ?

L’intégration des Azerbaïdjanais dans l’espace impérial russe a eu pour conséquences la modernisation de la société azerbaïdjanaise, et l’apparition d’une intelligentsia nationale qui, tout en conservant son caractère confessionnel (musulman) et ethnique, a pu, grâce à la « médiation culturelle » de la Russie, s’ouvrir à l’influence européenne, acquérir ses savoirs et ses valeurs, ses principes démocratiques. À partir du milieu du XIXe siècle, c’est cette intelligentsia ― même si le tsarisme lui limitait l’accès à la fonction publique, et surtout à l’armée, au sein de l’administration de l’Empire et du Caucase ― qui catalysa la conscience identitaire, contribuant au développement de la culture et de l’art, de la langue et du journalisme azerbaïdjanais.

Parmi les résultats positifs tangibles de ce progrès, citons l’ouverture à Bakou du premier établissement d’enseignement d’Orient pour les femmes (1847), la création d’un nouvel alphabet de la langue azerbaïdjanaise (1873), la création d’un théâtre et d’une dramaturgie nationaux (1873), la parution du premier journal démocratique national (Ekintchi, « Le Semeur », 1875). En 1908, le jeune compositeur azerbaïdjanais (et futur auteur de l’hymne de la République parlementaire indépendante) Uzeyir Hadjibeyov créa l’opéra Leyli et Medjnun, qui devait ouvrir à l’art lyrique l’Orient musulman. Il suffit, pour juger de l’ampleur et du rythme de l’explosion intellectuelle en Azerbaïdjan, de dire qu’en 1905-1907, Bakou était déjà devenu la capitale du journalisme musulman en Russie, le centre de la vie culturelle et politique musulmane dans l’Empire des tsars.

La puissance de ces tendances modernisatrices dans la société azerbaïdjanaise à la fin du XIXe et au début du XXe siècle a donné naissance à un projet de laïcisme, une République laïque. Les dirigeants de la République avaient étudié dans les meilleures universités de Russie et d’Europe, et acquis l’expérience du travail politique au sein du Parlement et dans les autres institutions publiques de l’Empire russe et de la République démocratique de Russie (février-octobre 1917). Ils étaient influencés par des idées européennes progressistes du début du XXe siècle et ont combiné l’attachement aux principes démocratiques libéraux avancés et aux traditions nationales. Dans la société azerbaïdjanaise traditionnellement musulmane, c’est cette élite d’orientation laïque qui a joué le rôle de promoteur des réformes.

C’est sur cette base de la laïcité et de la modernité qu’ils ont bâti l’idéologie de la République. Le Règlement des élections à l’Assemblée nationale de la République interdisait aux religieux de faire de la propagande électorale dans les lieux de culte. Défendant au Parlement ce principe contre les attaques des représentants du parti pro-islamiste Ittihad, l’un des auteurs du Règlement, M.E. Resulzade, a déclaré: « L’État que nous créons sur de nouvelles bases n’est pas théocratique, mais démocratique. La religion et la mosquée doivent garder leur sacralité à l’abri de la politique. » Cette règle juridique a fait de l’Azerbaïdjan la première République laïque de l’Orient musulman, dans laquelle la religion et la mosquée sont séparées de l’État. Le respect de l’identité musulmane était confirmé, mais la religion a été séparée du processus de mise en place de la République.

Effectivement, la Ire République, par le seul fait de son existence et par son fonctionnement, a démontré la possibilité de créer un système parlementaire dans une société musulmane traditionnelle, associant harmonieusement démocratie et islam dans le cadre d’un État laïc. C’est une leçon d’histoire qui nous a été donnée au début du XXe siècle et qui reste à méditer aujourd’hui.

L’Azerbaïdjan a été précurseur quant à la liberté de la presse. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Effectivement, la liberté de la presse, dans la Ire République, était entière : on voyait paraître par dizaines des journaux et des revues édités par différents partis et minorités nationales dans leurs propres langues. Il suffisait, pour publier un organe de presse, d’en informer l’inspecteur général à la presse, et une publication ne pouvait faire l’objet de poursuites judiciaires que sur décision du tribunal.

Concernant votre question sur la situation dans l’Azerbaïdjan contemporain, je peux vous présenter les faits suivants. D’après les chiffres de la Banque mondiale pour 2018, 80 % de la population du pays ― soit 8 millions de personnes ― dispose d’un accès libre à l’internet. Je remarque que chez nos voisins de Géorgie et d’Arménie cet indicateur s’élève à 64-65 %, et en France à 82 %. Tous les réseaux sociaux fonctionnent librement, 3 millions de personnes s’en servent. L’opposition contrôle des stations de radio ― Azadliq (Liberté), Voice of America (La voix de l’Amérique) ―, une chaîne de télévision ― Meydan TV ―, une agence de presse ― Touran ―, des sociétés d’édition pour tous les partis d’opposition, de même qu’un journal en ligne ― Azadliq Info ; les opposants au gouvernement possèdent des chaînes de télévision sur internet ― Turan TV, Osmanqizi TV, Kanal13 ― ; tous ces divers médias diffusent librement, sans limite.

Vous remarquez dans votre monographie que la Ire République entra dans l’histoire sous la forme d’une République pro-européenne. Quel rôle joue actuellement l’UE pour l’Azerbaïdjan ?

Une pratique de 30 années d’un développement indépendant de notre IIIe République a démontré que la seule voie viable d’une politique extérieure de l’Azerbaïdjan est une stratégie de relations d’équilibre avec les acteurs régionaux majeurs ― la Russie, les USA et l’UE, la Turquie et l’Iran, et d’autres pays voisins. En 1918-1920, un tel équilibre était impossible, et même inconcevable ― la guerre a été menée contre l’Azerbaïdjan. Dans les circonstances contemporaines, l’Azerbaïdjan essaye de mettre en œuvre une telle stratégie, et une coopération avec l’UE et ses principaux pays, avant tout la France qui en est l’élément le plus important.

Il est évident que sans des liens politiques et économiques solides avec l’UE et ses principaux pays, cet équilibre est impossible, d’autant plus que le marché européen représente plus de 40 % du commerce extérieur de l’Azerbaïdjan. Il convient également de garder à l’esprit que le respect des normes de l’UE contribue considérablement à la modernisation de l’économie azerbaïdjanaise, au développement d’industries axées sur l’exportation, à la création de biens et de services de haute qualité, et, en général, au développement de l’économie nationale au-delà du cadre étroit du marché régional. La convergence avec l’UE en matière de « valeurs » est tout aussi importante pour Bakou. Les normes européennes dans le domaine des droits de l’homme, la démocratisation de la vie publique et politique, la libéralisation de l’économie, la garantie des droits et libertés fondamentales constituent un fondement essentiel du développement et du renforcement de la sécurité de notre IIIe République.

De son côté, l’Azerbaïdjan présente également un intérêt pour l’UE et sa politique étrangère. D’abord, il s’agit de la première économie de la région, d’un interlocuteur prévisible et politiquement stable. L’Azerbaïdjan constitue un partenaire commercial et d’investissement prioritaire dans la région du Caucase du Sud pour la plupart des principaux États membres de l’UE.

Ensuite, c’est sur l’Azerbaïdjan que se place l’espoir de l’UE de renforcer la sécurité énergétique des pays européens. Les premières livraisons de gaz aux consommateurs européens via le corridor gazier sud sont prévues pour l’année 2020, mais les pays participant au projet ― Géorgie, Turquie, Grèce, Albanie ― en retirent déjà de réels bénéfices, sous la forme d’investissements dans le développement des infrastructures et de création de nouveaux emplois.

Enfin, on l’a dit, l’Azerbaïdjan musulman laïc, politiquement stable, tolérant et ouvert sur le monde extérieur, est un bon exemple à suivre pour l’UE dans une région musulmane plus vaste où sévissent l’extrémisme, l’intolérance interreligieuse et ethnique.

Vous évoquez dans votre livre le conflit arméno-azerbaïdjanais de 1918-1920 autour du Haut-Karabagh. En 1987-1988, ce conflit s’est enflammé à nouveau. Qu’en est-il aujourd’hui ? Le groupe de Minsk a-t-il avancé dans la résolution durable du problème ?

Au cours de la période de l’indépendance, entre 1918 et 1920, le conflit avec l’Arménie reposait déjà ― tout comme aujourd’hui ― sur des prétentions territoriales, et c’est ce conflit qui fut un des facteurs conduisant à la perte de l’indépendance de cette République. Ce livre rapporte des faits montrant que la marche de l’Armée rouge sur les frontières du nord de l’Azerbaïdjan en mars-avril 1920 s’est opérée en pleine coordination avec les opérations militaires des forces armées arméniennes dans les provinces azerbaïdjanaises du Karabagh, du Zanguezour et du Nakhitchevan.

Aujourd’hui l’Azerbaïdjan se heurte exactement aux mêmes menaces et aux mêmes risques. La nature et les causes du conflit arméno-azerbaïdjanais du Haut-Karabagh n’ont pas changé, c’est le fait d’une occupation militaire de 20 % du territoire de mon pays de la part de l’Arménie. En recourant à la force militaire, l’Arménie a occupé au début des années 1990 la région du Haut-Karabagh et sept régions voisines de l’Azerbaïdjan. Des centaines de milliers d’Azerbaïdjanais en ont été victimes, réfugiés et déplacés ― 600 000 Azerbaïdjanais ont été déportés en 1992-1993 ―, y compris plus de 40 000 expulsés du Haut-Karabagh, soit près de 24 % de sa population.

Le cadre juridique de la résolution de ce conflit n’a pas changé. Ce sont les résolutions 822, 853, 874 et 884 du Conseil de sécurité de l’ONU, adoptées en 1993, qui constituent la position claire et sans équivoque de la communauté internationale sur l’agression contre l’Azerbaïdjan et qui confirment : le soutien à la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan dans le cadre de ses frontières reconnues internationalement, y compris le Haut-Karabagh ; la nécessité du retrait immédiat, inconditionnel et complet des troupes arméniennes de tous les territoires occupés de l’Azerbaïdjan ; le droit de la population expulsée des territoires occupés de l’Azerbaïdjan à retourner vivre dans leurs maisons natales. Ces principes constituent la base de notre position ― l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan n’est pas et ne fera pas l’objet de compromis et de discussions.

En ce qui concerne le groupe de Minsk, son activité inspire à la société azerbaïdjanaise une profonde déception. Aujourd’hui, après 27 ans d’adoption des résolutions susmentionnées et 25 ans d’activité du groupe de Minsk, il est évident pour tout le monde, y compris pour les coprésidents ― Russie, États-Unis, France ―, que l’Arménie ne veut pas la solution pacifique de ce conflit et qu’elle refuse d’appliquer les dispositions dédites résolutions et de retirer ses troupes des territoires occupés. Elle provoque des affrontements armés à la frontière arméno-azerbaïdjanaise, essaie par tous les moyens de légitimer le régime séparatiste dans les territoires occupés du Haut-Karabagh, y mène des activités économiques illégales, et continue de les coloniser en les repeuplant par des réfugiés arméniens du Proche-Orient.

Les coprésidents ne doivent pas être des spectateurs indifférents de ces processus qui violent gravement le droit international. Conformément à leur mandat daté du 23 mars 1995, ils doivent « conduire des pourparlers avec les parties en conflit en vue de conclure un accord politique sur la cessation de ce conflit », et doivent être guidés dans leurs activités par les principes et normes de l’OSCE, de la Charte de l’ONU et des résolutions correspondantes du Conseil de sécurité de l’ONU, adoptées en 1993. Nous soutenons les efforts déployés par les pays coprésidents du groupe de Minsk et nous comprenons les conditions difficiles dans lesquelles ils opèrent. Mais nous demandons de prendre des mesures plus concrètes et plus efficaces sur la base de leurs mandats. En tant que pays victime d’une occupation et d’une épuration ethnique d’un million de ses citoyens, l’Azerbaïdjan est la partie la plus intéressée à ce règlement rapide du conflit.

Une responsabilité particulière dans la résolution du conflit incombe à la France, de laquelle nous attendons une approche objective et des efforts actifs correspondant à son statut de grande puissance européenne, membre du Conseil de sécurité de l’ONU. L’appui aux principes de la souveraineté, de l’inviolabilité des frontières et des droits de l’homme, que Paris démontre à tous les autres pays du monde, doit être appliqué également à l’Azerbaïdjan et à ses citoyens. Le principe de « deux poids deux mesures » est inacceptable. Près de 30 ans de violation des droits des réfugiés et déplacés azerbaïdjanais, cela ne peut plus être toléré. Leur droit de retourner dans leurs maisons, villages et villes natales dans la région du Haut-Karabagh doit être respecté et faire l’objet de toute l’attention de nos partenaires de l’UE, et notamment de la France en tant que coprésidente du groupe de Minsk.

Je voudrais saisir cette occasion pour demander votre prévision pour le développement des relations entre la France et l’Azerbaïdjan dans l’année 2020 en cours ?

L’Azerbaïdjan était et reste le principal partenaire économique de la France dans la région du Caucase du Sud. En 2018, l’Azerbaïdjan représentait 62 % des échanges commerciaux de la France et 64 % de son stock d’investissement dans la région. Notre pays est ouvert pour la coopération avec la France sur un grand nombre de sujets ― qu’il s’agisse de grands projets d’infrastructures et de protection de l’environnement, de la francophonie, de la sécurité régionale élargie, y compris en Afrique, et des projets et initiatives humanitaires internationaux.

Notre tâche commune est de donner à cette coopération un nouveau contenu, une nouvelle qualité, répondant à la fois aux capacités de nos deux économies et aux exigences des situations internationale et régionale contemporaines. Dans cette optique de développement dynamique des relations bilatérales, nous comptons sur le soutien de nos partenaires français.



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