Aujourd’hui, c’est le 80e anniversaire de Vaguif Moustafazadé, fondateur du courant musical de jazz-mougham azerbaïdjanais, artiste émérite des arts.
Célèbre pour avoir mélangé le jazz et la musique traditionnelle azerbaïdjanaise connue sous le nom de mougham, Vaguif Moustafazadé est un pianiste et compositeur de jazz azerbaïdjanais.
Né le 16 mars 1940 à Bakou, dans la famille d'un major du service médical, Vaguif Moustafazadé s’engage dans l’éducation pour devenir compositeur, après la mort de son père et sa mère. Cette dernière enseignait la musique populaire azerbaïdjanaise. En 1957, il entre au collège musical Assef Zeynally.
En 1945, Staline a interdit le jazz, qu'il considérait comme la «musique des capitalistes ». Alors, le jeune Vaguif écoutait le jazz sur la BBC. Après avoir écouté le jazz à la radio, Vaguif Mustafazadé et ses amis essayaient de reproduire ce qu'ils avaient entendu.
Après la mort de Staline en 1953, l'interdiction se levait lentement, mais en 1957, Vagif ne pouvait toujours pas jouer du jazz en concert. Il avait une grande attirance pour l'improvisation, mais ce n'était pas assez, c'était pour cela qu'il avait l'idée de mélanger le jazz et le mougham.
Fondateur du courant musical de jazz-mougham azerbaïdjanais, Vaguif Moustafazadé a été aussi fondateur de différents ensembles de jazz. L’un d’eux était le trio de jazz « Caucase » rattaché auprès de la Philharmonie nationale géorgienne. À Bakou, il a créé les ensembles vocaux et instrumentaux «Leyli» (1970), «Sévil» (1971, auprès de la Radio-Télévision d’Azerbaïdjan) et «Mougham» (1977). En 1967, Vaguif Moustafazadé et Rafiq Babaïev se sont produits au festival de jazz de Tallinn en Estonie.
En 1968, Vaguif Moustafazadé a fait des premières tournées dans des villes de l'Union soviétique. En 1970, lui et quelques musiciens azerbaïdjanais (Rachid Behbudov, Mubariz Taghiyev et d’autres) ont donné une série de concerts dans les pays d’Amérique latine.
Vaguif Moustafazadé est lauréat des festivals «Tallinn-66», «Tallinn-67», du festival de Bakou «Jazz-69», du festival de jazz de l’Union soviétique de 1977 à Donetsk, du festival de jazz « Tbilissi-78 », qui lui a valu le titre de meilleur joueur de piano. En 1979, Vaguif Moustafazadé a gagné le Ier prix au piano à queue au concours international de composition de jazz à Monaco. Mais il ne le su jamais : il meurt d’une crise cardiaque à Tachkent, le 16 décembre 1979, sur la scène, en interprétant la composition « En attendant Aziza ». Il n’avait que 39 ans. Après sa mort, Willis Conover, l'animateur de l’émission « Le temps de jazz » à la radio « La voie de l’Amérique », lui consacre une heure de son émission.
Grâce à ses compositions originales, riche de couleurs orientales et à ses improvisations et les mélanges de rythmes du mougham et de jazz, Vaguif Moustafazadé était devenu une légende de son vivant. Son œuvre était hautement apprécié aussi bien en Azerbaïdjan qu’à l’étranger. Il captivait l'auditoire par son originalité, une technique virtuose et un langage harmonique unique.
Il est l’auteur de nombreuses compositions de jazz et d’arrangements. Il a composé aussi de la musique symphonique et de la musique de chambre. Il a composé un concerto pour piano et orchestre symphonique qui a été accueilli avec succès par l’Union des compositeurs de l’Azerbaïdjan. Il est également l’auteur de nombreuses pièces de musique de chambre pour le piano.
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