La France, qui revendique haut et fort les valeurs de liberté et de démocratie et viole les droits fondamentaux, poursuit toujours sa politique coloniale. Les populations des territoires et départements d’outre-mer ne se sont pas encore remises des traumatismes de violence de la politique coloniale française des siècles passés. Les représentants de la population autochtone organisent des séminaires, des conférences et d’autres événements afin de se remettre du traumatisme causé par la violence coloniale, d’empêcher que de telles violences ne se reproduisent et de faire en sorte que la jeune génération n’oublie pas les souffrances vécues par ses ancêtres.
Organisé conjointement par l’Institut Louis Joinet (IFJD) et le groupe Gauche démocrate et républicaine, un colloque intitulé « Pour une Commission de vérité sur les Homes indiens de Guyane » s’est tenu à l’Assemblée nationale à Paris.
Au cours du colloque, ont été données des informations détaillées sur le rapport préparé par le « think tank » de la FIJD sur les violences subies par la population amérindienne de Guyane pendant la période coloniale française, ainsi que sur le livre « Allons enfants de la Guyane », qui parle de ces violences. Une exposition de photos d’Amérindiens victimes de la violence coloniale, préparée par l’Association Moliko Alet+Po en marge du colloque, a suscité une grande attention.
Au cours du colloque, les participants ont abordé l'envoi forcé de 2 000 enfants amérindiens dans des pensionnats catholiques français, aux antipodes du mode de vie et des valeurs amérindiennes et détruisant leur identité d’origine, ainsi que de divers actes de violence commis par les colonialistes envers les enfants autochtones dans des pensionnats appelés Homes.
Il a été indiqué que dans le cadre des missions en Guyane, des rencontres ont été organisées avec des anciens résidents des pensionnats, leurs souvenirs ont été enregistrés. Les enfants arrachés de force à leurs familles et placés dans des pensionnats n’avaient pas le droit de parler leur langue maternelle, ni de parler de leur culture et de leurs traditions. Le but principal de ces pensionnats créés par les Français était d’éloigner les enfants amérindiens de leur identité et de leurs racines et de leur inculquer la culture française. On a également parlé de violences sexuelles commises à l’encontre des enfants dans les pensionnats. Il a été déclaré que certains anciens résidents des pensionnats avaient admis avoir été victimes de violences sexuelles à plusieurs reprises. Les colonialistes français ont constamment humilié les Amérindiens, les ont traités d’animaux en les appelant les sauvages.
Il a été indiqué que ces pensionnats catholiques, ouverts à l’initiative de l’Église, avaient été soutenus et financés par l’État français depuis 1949. Les propos d’Yves Barbotin, l’un des prêtres de ce pensionnat catholique, reflètent clairement l’intention liée au colonialisme : « Pour contribuer à l’évolution des Amérindiens, il faut les séparer le plus complètement possible de leur famille et les élever comme orphelins ». Cette idée reflète clairement la volonté d’éloigner les Amérindiens de Guyane de leurs racines.
Il a été souligné que les déclarations des témoins recueillies nécessitent la création de la Commission de vérité et réconciliation (CVR). La Commission est l’organisme le plus approprié pour évaluer la gravité et la spécificité de la violence contre la population autochtone.
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