L’AZERTAC présente cet article dans son intégralité.
« La présence d’une puissante communauté arménienne en France et, parfois, quelques calculs électoraux, ont poussé une partie des médias et de la classe politique française à se ranger du côté de l’Arménie.
Pourtant, la France et l’Azerbaïdjan sont deux pays de culture. Le poète-philosophe azéri Nizami Gandjavi fut même, cinq siècles avant Diderot, le précurseur de la « Philosophie des Lumières » dont on veut faire l’un des éléments majeur de l’identité française.
Comment sont aujourd’hui les relations entre la France et l’Azerbaïdjan, non seulement sur le plan politique, mais aussi sur le plan culturel ?
Le Président de la République d’Azerbaïdjan Ilham Aliyev, répond à la question de notre Rédacteur en Chef, Jean-Michel Brun à l’occasion du Forum International de Choucha, qui s’est tenu en Azerbaïdjan les 28 et 29 avril 2022.
Ilham Aliyev : Nous entretenons de fortes relations de coopération entre nos deux pays, notamment dans les domaines de la culture et de l’éducation. Ces échanges progressent, notamment grâce à l’organisation d’événements réguliers destinés à présenter la culture azerbaïdjanaise dans différentes villes françaises. Nous avons également actuellement plus de 10 jumelages entre des villes françaises et azerbaïdjanaises.
Quant à l’éducation, c’est de notre propre initiative qu’a été créé le lycée français de Bakou, sur l’un des plus beaux sites de notre ville, devant la mer Caspienne. Nous avions décidé, avec le président français François Hollande, de construire une université franco-azerbaïdjanaise, et nous l’avons fait en seulement un an. L’UFAZ connaît aujourd’hui un grand succès.
Cette relation n’a pas été altérée par les récents événements. Concernant nos relations politiques, je dirai qu’elles sont normales, ou plutôt qu’elles sont redevenues normales, J’ajouterai que ce n’est pas nous qui avons fait des erreurs. Mais je reconnais qu’il existe en France une importante communauté arménienne qui possède de puissants lobbies qui influencent non seulement les décisions politiques, mais aussi manipulent l’opinion publique.
Pour nous, établir des relations fortes avec la France est essentiel, car c’est un des pays les plus influents dans le monde, mais aussi parce qu’elles sont le moyen de montrer au peuple français qui nous sommes réellement, et de leur prouver que l’Azerbaïdjan n’a rien à voir avec l’image que les Arméniens essaient de faire de nous.
Nous connaissons leurs connections avec les principaux medias français, les maisons d’éditions, et nous voyons bien que les articles qui essaient de nous salir sont écrits à 95% par des Arméniens ou des pro-arméniens. Nous le comprenons bien. Mais ce n’est pas un problème. Après tout, chacun a la liberté de dire ce qu’il veut.
Mais malheureusement, pendant la guerre de libération, nous avons connu des épisodes dont nous aurions vraiment pu nous passer, notamment l’appel des deux chambres du parlement français à reconnaître l’indépendance du soit-disant « Haut-Karabakh ».
Les parlementaires français se sont d’ailleurs montrés plus royalistes que le roi, puisque même les Arméniens n’ont pas reconnu l’indépendance du Haut Karabakh !
Le vote par le Sénat de cette proposition nous a réellement attristés. Je connais très bien les personnes qui ont voté en ce sens, et cela a été totalement contre-productif. D’un point de vue politique, cela n’a n’a aucun sens, Pour les Arméniens, cela n’a servi à rien. Cela ne nous a pas empêché de libérer notre pays. Le seul résultat a été de créer inutilement une atmosphère de confusion, que nous faisons aujourd’hui tous deux en sorte d’éclaircir, et je pense avec succès. J’ai eu un long entretien avec le président Macron, en décembre à Bruxelles, nous avons ensuite eu plusieurs conversations téléphoniques, et nous nous sommes accordés sur la nécessiter de tourner la page et d’oublier cet épisode.
Les Français sont nos amis et le resteront. »
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