L’AZERTAC présente le texte intégral de cet article :
« Qui n’a pas un ami arménien ? Qui ne possède pas, dans son Olympe personnel, un artiste arménien ? Avec plus d’un million de membres, la diaspora arménienne est nombreuse, puissante, influente. Elle pèse, surtout dans certaines régions, d’un poids décisif sur le sort des urnes.
Mais au nom de l’amitié ou des calculs politiques, doit-on pour autant travestir la réalité ? Et lorsque ce sont des journalistes, dont la déontologie exige, non pas forcément de l’impartialité, mais au moins de l’honnêteté, c’est à dire qu’ils devraient s’interdire de de contribuer à l’égarement du public, qui relaient le mensonge, celui-ci prend des allures de forfaiture.
Contrairement à la quasi-totalité des nations respectant le droit international, la France, pourtant co-présidente du groupe d’arbitrage du conflit, est l’un des seuls pays à soutenir la sécession du Haut-Karabakh et à se faire le porte-parole, envers et contre tout, de la vision arménienne de la situation. Les éditorialistes, devant des cartes fantaisistes, des débats d’où les azerbaïdjanais sont exclus, reproduisent mécaniquement « La voix de son maître ».
Aucun historien spécialiste du Caucase, aucun intervenant azerbaïdjanais n’est invité sur les plateaux où seuls les représentants arméniens sont admis. Des personnalités naïves, qui n’ont jamais mis les pieds dans la région, se laissent convaincre de signer d’absurdes pétitions. Comment, dans ces conditions, le lecteur ou le téléspectateur français peut-il se faire une opinion éclairée ?
Lorsque ceux qui ont la mission d’éclairer le public travestissent la vérité, c’est la liberté qui est en danger.
Invité, à sa demande, sur le terrain des affrontements, le reporter d’un grand hebdomadaire parisien dénonçait dans son article la présence de « mercenaires djihadistes » sur le front du Karabakh.
« Avez-vous été libres d’aller où vous vouliez ? Avez-vu le moindre mercenaire sur le terrain ? » lui demandent alors les autorités azéries.
« Oui, ma liberté a été totale » répond le journaliste, « Non je n’ai vu aucune mercenaire, mais je n’ai fait que reproduire ce que d’autres journalistes ont dit, et mon article n’aurait pas été publié si j’avais affirmé le contraire »
Albert Londres doit se retourner dans sa tombe…
Il est vrai que, sur ce conflit arméno-azéri, la tâche du journaliste n’est pas aisée. Liseron Boudoul, envoyée spéciale de TF1 au Haut Karabakh a voulu témoigner exactement de ce qu’elle avait vu sur le terrain. Son reportage a été retiré de l’antenne sous la pression des groupes arméniens. Elle-même a été menacée de mort sur les réseaux sociaux.
Alors bien sûr, ce soutien inconditionnel aux forces arméniennes n’est sans doute pas étrangère au climat d’islamophobie qui règne actuellement dans notre pays. Parfois présenté comme une « nouvelle croisade », le conflit est assimilé à une sorte de guerre de religion. Azerbaïdjan musulman et, honte suprême, amie des turcs, contre les chrétiens arméniens.
Or il n’en est rien. L’Azerbaïdjan, contrairement à l’Arménie mono-ethnique et religieuse, est un pays laïque et multi-culturel où toutes les religions sont libres, et même soutenues par l’Etat.
Non, le Haut Karabakh n’était pas traditionnellement peuplé d’Arméniens. Les Arméniens sont venus sur le tard dans la région. Non, cette province n’est pas arménienne. En vertu de toutes les décisions de l’ONU, elle fait partie intégrante du territoire azerbaïdjanais. Non, les azerbaïdjanais n’ont pas renvoyé les arméniens de chez eux. Ce sont 300 000 azéris habitant en Arménie qui ont été expulsés de leur pays natal avant que l’Arménie ne demande l’indépendance du Karabakh. Non, les forces azéries n’ont pas déclenché le conflit. Au début de la guerre, les forces arméniennes ont tiré, depuis l’Arménie des roquettes sur des villages civiles situés à plus de 40 km de la ligne de front. Les agresseurs ne sont pas forcément ceux que l’on nous désigne.
Le Caucase est une région clé, aussi bien sur le plan stratégique qu’économique. Il est temps que les uns et les autres puissent vivre en paix, et ce ne sont pas les boutefeux de nos feutrés salons parisiens qui y contribueront. Laissons l’Azerbaïdjan et l’Arménie construire ensemble leur avenir.
Nous avons toutefois voulu constater sur place la situation et faire partager à nos lecteurs une autre vision de ce qu’est l’Azerbaïdjan, qui fut l’un des berceaux de notre civilisation, possède des richesses culturelles innombrables et qui est, malgré la position de nos officiels, restée extrêmement francophile.
Puissent ces témoignages contribuer à ce que la raison l’emporte sur l’idéologie mortifère. »
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